M. Benkirane: l'amélioration du taux d'exécution des investissements publics et la coupe de 15 milliards des investissements publics n'est pas "une première"

Le taux d'exécution des investissements des établissements publics a enregistré une amélioration au cours des premiers mois de 2013, et la coupe de 15 milliards dans l'enveloppe des investissements publics, opérée par le gouvernement, qui n'est d'ailleurs pas "une première", a été dictée par la nécessité d'assurer l'équilibre les finances publiques, a indiqué le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane.
Il a relevé, à ce propos, que les finances publiques ont été nettement affectées, au cours des dernières années, par la conjonction de plusieurs facteurs, dont la crise économique mondiale et les politiques financières expansionnistes adoptées par le gouvernement depuis 2008, en vue d'y faire face en soutenant la demande intérieure
M. Benkirane qui s'exprimait, vendredi, lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale du Gouvernement, et qui a été boycottée par les groupes de l'opposition et le Groupement parlementaire du parti travailliste, a expliqué que "les gouvernements précédents décidaient, quand il était nécessaire, des mesures administratives conduisant aux mêmes résultats (ajournement ou suspension de l'exécution de certaines dépenses d'investissements), sans avoir recours à une procédure déterminée".
"L'actuel exécutif aurait pu suivre la même démarche, mais notre souci de consacrer la transparence dans la gestion des finances publiques, nous a incités à passer par l'adoption d'un décret afin que l'institution législative, le citoyen et l'entreprise soient au fait de cette mesure et des circonstances l'ayant dictée, le gouvernement étant convaincu que la bonne gouvernance et la démocratie sont d'abord fondées sur la transparence, la confiance et la crédibilité", a-t-il dit.
Cette coupe s'explique également par le fait que le premier trimestre 2013 a enregistré deux nouvelles donnes, à savoir une accélération de la cadence des dépenses (4 milliards dh) et une baisse des recettes (impôts sur les sociétés -3,3 milliards dh), a ajouté M. Benkirane, affirmant que compte tenu de tous ces facteurs, conjugués à la conjoncture économique internationale, le déficit allait atteindre les 8 pc si aucune mesure n'était prise.
Abordant les incidences de cette mesure, le chef de gouvernement a fait savoir que le taux de réalisation des investissements des établissements publics enregistre en 2013, une amélioration pour atteindre environ 17 pc fin mars, contre 13 pc lors de la même période de l'année 2012. Cette amélioration s'explique, selon M. Benkirane, par le souci de ces établissements de tenir régulièrement leurs Conseils d'administration et d'engager les budgets dans les délais impartis.
Il a, de même, indiqué que l'accélération de la cadence d'exécution des dépenses publiques, a largement contribué à atténuer l'impact de la coupe dans le budget d'investissement, assurant que le gouvernement prend les dispositions nécessaires pour honorer ses engagements, à travers un remboursement régulier.
Il a fait savoir à ce propos, que l'année 2011 s'est achevée sur un déficit de 6,1 pc alors que le gouvernement prévoyait 3,5 pc, et qu'en 2012, le déficit s'est établi à 7,1 pc, a ajouté le chef de l'exécutif.
Il a, par ailleurs, relevé que l'augmentation importante des investissements des établissements publics au cours des dernières années a entraîné une hausse des fonds reportés, et rendu par conséquent, difficile toute prévision du taux d'exécution des dépenses publiques y afférentes lors de l'année budgétaire, de sorte que le montant des fonds reportés est passé de 11 à 21 milliards dh entre 2008 et 2013.
- MAP -