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Jeudi 27 Février 2014

M. Akhannouch : Le Plan Maroc Vert a engagé l’agriculture marocaine dans un tournant décisif

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M. Akhannouch : Le Plan Maroc Vert a engagé l’agriculture marocaine dans un tournant décisif

Le Plan Maroc Vert a engagé l’agriculture marocaine dans un tournant décisif l’inscrivant dans “une spirale vertueuse de progrès équitables et durables en lui imprimant une dynamique d’évolution harmonieuse et équilibrée”, a affirmé, jeudi à Rome, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, M. Aziz Akhannouch.

Cette dynamique d’évolution tient compte des spécificités de l’agriculture marocaine et de ses marges de progrès pour faire face aux nouveaux enjeux, a-t-il souligné dans une allocution lue en son nom, lors de la réunion ministérielle de la 32ème Conférence régionale pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord (NERC-32) de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), par l’ambassadeur de SM le Roi en Italie, M. Hassan Abouyoub, qui était accompagné du secrétaire général et de l’ingénieur général de ce département, respectivement MM. Mohammed Sadiki et Mohammed Belghiti.

M. Akhannouch a souligné que le Royaume, conscient des enjeux immenses que soulève la question alimentaire, a fait de la durabilité de l’agriculture et des systèmes alimentaires “plus qu’un désir, un impératif du présent”. Le Maroc, a-t-il ajouté, a raisonné sa sécurité alimentaire dans le cadre d’une ouverture maîtrisée lui permettant de valoriser ses avantages comparatifs et d’exploiter au mieux les possibilités du marché international.

Le Maroc, a-t-il poursuivi, a choisi d’appréhender la sécurité alimentaire de manière globale en mettant en place le “Plan Maroc Vert” que SM le Roi Mohammed VI a lancé en 2008 avec l’ambition de faire de l’agriculture le premier moteur de l’économie nationale.

“Cette stratégie solide, intersectorielle et intégrée repose sur le long terme et ambitionne une agriculture durable et innovante pour être compétitive et socialement intégrée”, a-t-il relevé.

Outre l’augmentation de la production et de la productivité, la valorisation des produits de l’agriculture et la recherche de marchés, cette stratégie intègre le développement des revenus des agriculteurs tout en les protégeant contre l’aléa climatique, à travers des produits d’assurance appelés à se généraliser et à se diversifier.

Après avoir rappelé que le Plan Maroc Vert s’inscrit dans la trilogie du développement durable conjuguant l’efficience économique, l’équité sociale et la préservation des ressources naturelles, le ministre a fait observer que ce Plan repose sur deux piliers encadrés par un bloc de réformes structurelles et par des programmes ambitieux visant la préservation des ressources naturelles à travers leur utilisation raisonnée, en particulier l’eau, les sols et la biodiversité agricole.

M. Akhannouch estime qu’après 5 ans de mise en œuvre, le Plan Maroc Vert a d’ores et déjà changé l’agriculture marocaine et a posé les fondements d’un nouvel ordre agraire.

Ainsi, a-t-il poursuivi, pour la période 2008-2012, la superficie agricole productive au Maroc s’est améliorée de 11 pc passant à près de 8 millions d’hectares et la production agricole a bondi de plus de 45 pc pour cumuler un total supérieur à 42 millions de tonnes, toutes filières confondues.

Selon le ministre, la disponibilité alimentaire par habitant a, ainsi, crue de 14 pc au cours de cette période et le PIB agricole est passé de 74 à plus de 100 milliards de dirhams créant l’équivalent de 77.000 emplois permanents.

Le Maroc a équipé plus de 370.000 hectares en techniques économes en eau d’irrigation et réalisé des sauts significatifs dans tous les facteurs de productivité, a-t-il ajouté.

Partant du constat que la raréfaction de l’eau est l’un des défis les plus urgents à relever pour assurer développement agricole durable et la sécurité alimentaire du pays, M. Akhannouch a fait remarquer que le Plan Maroc Vert accorde une place de choix à la maitrise de l’eau et à sa rationalisation en tant que levier stratégique pour l’amélioration de la productivité et la stabilisation de la production dans un contexte climatique versatile.

Le ministre a noté que le Plan Maroc Vert a, dans ce cadre, ouvert trois grands chantiers structurants pour l’avenir de l’agriculture irriguée, dont le premier porte sur le Programme National d’Economie d’Eau en irrigation (PNEEI), qui vise la modernisation des systèmes d’irrigation, à travers la reconversion à l’irrigation localisée d’une superficie de l’ordre de 550.000 ha.

“Ce programme, placé par les priorités des stratégies gouvernementales de l’agriculture et du secteur de l’eau, est une réponse justement aux défis de la raréfaction des ressources en eau et de la valorisation de ces ressources de plus en plus rares”, a-t-il dit.

Le second chantier, a-t-il ajouté, a pour objectif l’extension de l’irrigation sur une superficie de près de 155.000 ha associée aux barrages réalisés ou en cours de réalisation. Ce programme, qui permettra de valoriser près de 1 milliard de m3 par an aujourd’hui sous valorisé, nécessitera un effort d’investissement de près de 2 milliards d’Euros.

Le troisième chantier porte, quant à lui, sur la promotion du partenariat public-privé (PPP) pour le développement et la gestion de l’irrigation.

“Ces programmes, qui concernent tous les terroirs contribueront à la résilience de l’agriculture face aux changements climatiques qui menacent particulièrement notre région”, a fait remarquer M. Akhannouch.

Outre le thème central de l’impact de la raréfaction des ressources en eau sur la sécurité alimentaire, l’ordre du jour de cette conférence, qui a débuté par une réunion de trois jours des hauts fonctionnaires (24-26 février) et s’est achevée par une réunion ministérielle (27 et 28 février), a porté également sur la situation de l’alimentation et de l’agriculture dans la région et des questions connexes, comme les pertes et gaspillages alimentaires le long de la filière, de la production à la consommation, la réduction des disparités entre les sexes, et d’autres approches visant à améliorer les perspectives de l’agriculture et du développement rural.

(MAP-27/02/2014)