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Mercredi 2 Octobre 2013

Le Maroc appelle le HCR à procéder à l'enregistrement et au recensement des populations des camps de Tindouf

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Le Maroc appelle le HCR à procéder à l'enregistrement et au recensement des populations des camps de Tindouf

Le Maroc a appelé, à nouveau, mercredi, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à procéder, conformément à son mandat, à l'enregistrement et au recensement des populations des camps de Tindouf.

S'exprimant lors de la réunion annuelle du Comité exécutif du Haut-commissariat à Genève, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale a affirmé que "la mise en œuvre des trois fonctions du HCR, à savoir l'assistance, la protection et les solutions durables, sont étroitement tributaires de l'enregistrement des réfugiés".

"Seul à travers un enregistrement et un recensement fiables, le HCR sera en mesure de procéder à la vérification physique, l'authentification et la détermination des profils des personnes vivant dans les camps", a relevé M. Hilale, affirmant que cette opération devient "encore plus urgente suite au déplacement de centaines de jihadistes, provoqué par le conflit au nord-Mali".

Il a ajouté que l'enregistrement des populations des camps de Tindouf permettra aussi à l'instance internationale d'assurer l'évaluation et l'adéquation de l'assistance humanitaire destinée aux réfugiés.

Le HCR sera ainsi également en mesure de renforcer les paramètres de leur protection, de garantir leur sécurité et le respect de leurs droits et dignité humaine, en attendant la mise en œuvre de solutions durables à leur profit, dont le retour librement consenti à leur pays d'origine, le Maroc, a poursuivi l'ambassadeur.

Il a affirmé à cet égard que le Maroc est "encouragé par les progrès enregistrés dans la mise en œuvre des solutions durables, en l'occurrence le rapatriement librement consenti, l'intégration locale et la réinstallation".

La mise en œuvre de telles solutions, a-t-il noté, requiert la coopération et l'engagement sincère de toutes les parties concernées avec le HCR afin de débloquer ces situations et mettre un terme aux statuquos, préjudiciels d'abord aux réfugiés.

M. Hilale a d'autre part indiqué que le Royaume partage l'analyse et les préoccupations du HCR au sujet des situations de réfugiés prolongées dans le monde, tout en exprimant la satisfaction du Maroc eu égard au succès de certaines opérations de retour en Afrique et la poursuite de plusieurs programmes de réinstallation. 

"Nous appelons au renforcement de ces programmes et nous soutenons l'action du HCR pour élargir le nombre des pays de réinstallation", a-t-il dit, rappelant qu'une mise en œuvre réussie de ces missions requiert la coopération des Etats, conformément à leurs obligations au titre de la Convention de 1951.

Il a indiqué que l'année 2012-2013 a été marquée par de larges déplacements des populations, notamment dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, de l'Ouest et de l'Est, générant un fardeau exceptionnel sur les pays d'accueil des réfugiés, avec ce que tout cela implique sur les plans économique, financier et sécuritaire.

Le Maroc considère, a souligné M. Hilale, que la réponse à la complexité des situations d'urgence similaires à celles engendrées par les crises libyenne, somalienne, malienne et syrienne ne peut être qu'une réponse globale, selon une approche coordonnée intégrant les dimensions humanitaire et de développement.

M. Hilale a en outre rendu hommage au Haut-commissaire aux réfugiés, M. Antonio Guteress, pour ses efforts ciblant l'élargissement de la base de ses donateurs au secteur privé international, faisant remarquer que la mise en œuvre de cette vision stratégique de réforme dépend étroitement de la prévisibilité des ressources financières du HCR et du soutien politique de la communauté internationale.

Le diplomate a, à ce propos, assuré que le Maroc "n'a pas failli à son engagement humanitaire, en maintenant sa contribution volontaire annuelle, d'un million de dollars, totalement non liée, au budget du HCR et ce, pour la 5ème année consécutive".

Le comité exécutif du HCR, qui a ouvert ses travaux lundi à Genève, a établi un constat des limites de l'aide internationale, notamment face à la tragédie humanitaire en Syrie et dans la région. 

A l'occasion de cette réunion, l'agence onusienne a tiré la sonnette d'alarme face aux risques de déstabilisation à long terme des pays voisins de la Syrie submergés par plus de deux millions de réfugiés.

Dans le sillage de ce constat alarmant, 17 pays ont accepté d'ouvrir leurs frontières à des réfugiés syriens désireux de s'y installer.

-MAP-