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Mercredi 9 Octobre 2013

Une rentrée parlementaire sous le signe d'une nouvelle carte politique et d'importants enjeux législatifs

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Une rentrée parlementaire sous le signe d'une nouvelle carte politique et d'importants enjeux législatifs

La troisième année législative de l'actuelle législature s'ouvrira vendredi dans un contexte particulier, marqué par des changements dans la carte politique nationale et par de multiples enjeux sur le plan législatif.

Selon le ministre chargé des Relations avec le parlement, Habib Choubani, cette année législative connaîtra l'examen de plusieurs lois organiques sur des sujets "d'une grande importance" et nécessitant des concertations entre les partenaires politiques, précisant que ces lois concernent la réforme d'un "grand secteur" et ont une relation avec l'investissement, la sécurité et la paix de la sociale.

Le deuxième chantier, a-t-il déclaré, a trait au début des préparatifs pour les élections et les réformes structurelles relatives à la Région, soulignant que les concertations sur la loi organique de la Région, prévues par le plan législatif du gouvernement, seront lancées pour la mise en œuvre de cette grande réforme.

D'autres lois organiques non moins importantes et portant sur l'action gouvernementale et les commissions d'enquête parlementaires sont fin prêtes, a-t-il ajouté.

Sur le plan politique, la rentrée parlementaire intervient en effet dans un contexte marqué par les négociations pour la formation d une nouvelle majorité gouvernementale.

Pour l'universitaire et journaliste Mohamed Hafid, ces changements dans la carte politique constituent une opportunité pour tester la capacité des acteurs politiques à nouer des alliances "claires", loin des calculs politiciens.

Il a ajouté que l'entrée du RNI dans l'équipe de Abdelilah Benkirane doit être accompagnée de changements dans le programme gouvernemental, en ce sens que ce parti avait voté contre le programme du gouvernement actuel.

En plus des débats sur les lois organiques et la formation du gouvernement, la polémique entre le gouvernement et l'opposition sur les commissions d'enquête parlementaires, et ayant marqué la fin de la précédente année législative, va sûrement se poursuivre entre les deux camps.

Outre ces sujets, des débats houleux sont attendus lors des réunions mensuelles sur la politique du gouvernement ou lors des séances hebdomadaires des questions orales, au sujet notamment de la politique d'indexation des prix des produits pétroliers et du dialogue social entre le gouvernement et les syndicats.

Analysant la situation politique actuelle, le politologue Mohamed Dreif a indiqué que la rentrée parlementaire intervient alors que l'opposition pense avoir retrouvé ses forces à travers notamment les manifestations organisées récemment par l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et le PI.

La confrontation entre majorité et opposition connaîtra sûrement son épilogue lors de l'examen de la loi de finances 2014, la meilleure occasion pour l'opposition d'attaquer la politique et les choix économiques et sociaux du gouvernement.

Mais, le plus grand défi devant les partenaires politiques restera sans doute l'adoption par la Chambre des représentants d'un nouveau règlement intérieur qui prévoit une charte d'éthique pour la promotion et l'assainissement de la pratique politique.

Cette charte comporte plusieurs principes et dispositions notamment la défense de l'intérêt général, l'indépendance, la responsabilité, l'intégrité morale ainsi que la présence aux réunions du Parlement, la déclaration des biens, l'attachement à l'appartenance politique et le comportement approprié au sein de l'hémicycle.

-Par Abdelkader Hajjaji-

-MAP-