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Mercredi 25 Juin 2014

Réajustement des prévisions de croissance: pas d'impact sur les dépenses d'investissement

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Réajustement des prévisions de croissance: pas d'impact sur les dépenses d'investissement

Les prévisions de croissance en cours d'actualisation par les Finances en intégrant les chiffres de la campagne agricole "n'auront pas d'impact sur les dépenses d'investissement", a estimé le ministre de l'Economie et des finances, Mohammed Boussaid.

"Nous n'avons aucun complexe par rapport aux réajustements qui peuvent être opérés. La loi de finances a été élaborée sur la base de 4,2 pc mais nous sommes en train d'actualiser nos prévisions en intégrant les chiffres de la campagne agricole" a précisé M. Boussaid qui était l'invité du Club de L'Economiste, faisant savoir que la croissance serait ainsi dans une fourchette de 3,5 à 4 pc.

Le ministre a expliqué que l'écart entre les prévisions de son département et celles de la Banque centrale et du Haut-Commissariat au plan (HCP) provient des données sur la contribution du secteur agricole.

"Un écart de 5 pc reste surmontable si l'on devait procéder à des ajustements budgétaires toute en maintenant le même niveau des dépenses" a-t-il relevé, notant que la corrélation entre la croissance et les recettes fiscales est "très faible".

Cette situation, a-t-il poursuivi, est due notamment à l'accroissement de l'informel et à l'évasion fiscale, laquelle est compensée par l'effort de l'administration fiscale en matière de recouvrement, notant la mise en place, en 2013, d'une amnistie sur les majorations de retard et pénalités ayant permis à recouvrer 5 milliards de dirhams (MMDH).

"Abandonner un dû encouragerait les contribuables à ne plus s'acquitter de manière responsable et transparente de l'impôt. Dans d'autres pays, le fait de ne pas payer l'impôt est un crime passible de peines de prison" a martelé le ministre, estimant que la logique étant d'élargir la base pour baisser la pression fiscale afin de permettre de disposer de moyens pour investir et générer d'autres recettes fiscales.

S'agissant des délais de paiement, le ministre insiste sur l'impératif que l'Etat doive faire preuve "d'exemplarité", alors que c'est dans les entreprises publiques que l'on relève "un retour de vieux démons".

Par ailleurs, les besoins en ressources humaines dans certaines régions sont jugés importants d'où la nécessité, d'après le ministre, de "fluidifier les mouvements" au niveau de la sphère publique dans la perspective d'une fusion des régimes de retraite.

"Nous devons fluidifier les mouvements dans la sphère publique (...) l'idée est d'assurer la mobilité entre les collectivités locales l'administration et les établissements publics (...) le régime civil de la CMR est en danger", a expliqué M. Boussaid, rappelant que le "cauchemar" de ce régime civil de la CMR se reflète dans "le blocage actuel sur la réforme".

"Ne rien faire et puiser dans les réserves dès 2015 pour payer les pensions est une solution suicidaire. Le coût du statut quo est de 105 MMDH sur le budget de l'Etat dès 2020" a estimé le ministre, notant que le montant moyen décaissé par la Trésorerie générale du Royaume chaque mois pour le paiement des fonctionnaires s'élève à 8 MMDH.

Et d'ajouter que l'opération de départ volontaire (2005) a permis d'importantes économies sur la masse salariale. Toutefois, la réduction des effectifs dans la fonction publique à l'époque ne s'est pas accompagnée de la mise en place d'une vraie stratégie de gestion, a déploré M. Boussaid.

Le ministre a rassuré toutefois que la mise en œuvre de la réforme de la compensation a fait "un bien fou" aux finances du pays, à l'instar de l'instauration de mesures d'aides principalement au profit des transporteurs, estimant que la décompensation du fuel s'est faite "sans grande difficulté". 

(MAP-25/06/2014)