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Mardi 24 Juin 2014

M. El Azami : La dette extérieure est destinée à financer les projets de développement et non pas à couvrir les dépenses de consommation

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M. El Azami : La dette extérieure est destinée à financer les projets de développement et non pas à couvrir les dépenses de consommation

Le gouvernement fait recours à la dette extérieure pour financer les projets de développement et non pas pour couvrir les dépenses de consommation, a affirmé, lundi à Rabat, le ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des finances chargé du Budget, Driss El Azami El Idrissi. 

L'endettement extérieur est encadré par l'institution législative, a relevé M. El Azami, qui réagissait aux interventions de députés lors d'une séance plénière destinée à débattre de l'exposé, présenté récemment au parlement par le premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, sur les actions des tribunaux financiers. 

Le ministre a, en outre, indiqué que la loi de finances, qui est approuvée par le parlement, fixe un plafond pour les financements extérieurs.

Des groupes parlementaires avaient critiqué, dans leurs interventions, la politique du gouvernement concernant le recours à la dette extérieure, considérant que cette démarche reflète l'incapacité de l'exécutif à trouver des solutions structurantes à la problématique du déficit budgétaire.

Dans ce cadre, Adil Ben Hamza, du groupe istiqlalien pour l'unité et l'égalitarisme, a estimé que le gouvernement "prend à la légère" le recours à l'emprunt pour financer le déficit budgétaire, au moment où il "reste incapable de faire des progrès en ce qui concerne la perception des recettes fiscales".

Ce mode de gestion financière soulève, selon le député istiqlalien, le problème de la préservation des équilibres financiers et suscite de réelles inquiétudes quant aux perspectives de la croissance économique. 

Pour sa part, le président du groupe socialiste Driss Lachgar, a relevé l'impératif de renforcer le contrôle et le suivi de la gestion des finances publiques par l'institution législative.

Pour le président du groupe du Parti justice et développement (PJD), Abdellah Bouanou, il s'avère nécessaire d'asseoir une vision stratégique pour faire face à la problématique du déficit budgétaire et réduire les dépenses publiques. M. Bouanou a, d'autre part, appelé à ouvrir un débat public autour de l'endettement.

De son côté, Khlifi Kdadra, du groupe de l'Union constitutionnelle, a pointé du doigt le recours "excessif" à l'endettement au cours des deux dernières années, qui laisse entrevoir, selon lui, une marge de manœuvre réduite voire inexistante et une incapacité à concevoir des solutions structurantes.

Chiffres à l'appui, Adil Kichouhi, du groupe haraki, a tiré la sonnette d'alarme en précisant que l'endettement public représente 76 pc du PIB, tandis que l'endettement du trésor représente, à lui seul, 62,5 pc du PIB.

Il a déploré, dans ce contexte, l'absence de mesures juridiques permettant d'encadrer les orientations inhérentes à l'endettement sur le moyen et long termes, notant que l'endettement intérieur a atteint 47,9 pc du PIB en 2013.

Le dernier rapport de la Cour des comptes avait signalé un manque au niveau des mécanismes utilisés pour fixer le niveau optimal de l'endettement, notant qu'hormis la loi de finances, il n'existe pas d'autres dispositions permettant d'encadrer, sur un horizon moyen, les choix en matière d'endettement.

MAP : 24/06/2014