Le taux de croissance de l'économie nationale en net ralentissement en 2012

Le taux de croissance de l'économie marocaine a marqué un net ralentissement en 2012 en s'établissant à 2,7 pc après 5 pc en 2011, influencé en cela par une conjoncture internationale difficile, notamment dans la zone euro, et des conditions climatiques défavorables qui ont fortement affecté l'activité économique nationale durant l'année écoulée, indique Bank Al-Maghrib dans son rapport sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l'année 2012, présenté mercredi devant SM le Roi Mohammed VI.
Cette évolution recouvre toutefois des performances sectorielles différenciées, relève la même source qui précise que le secteur primaire a accusé un fléchissement de 7,2 pc, après une hausse de 5,1pc un an auparavant, résultat du recul de 8,9 pc de la production agricole et de l'amélioration de 13,7 pc de la valeurajoutée des activités de la pêche.
S'agissant du secteur secondaire, son rythme d'accroissement a fortement décéléré revenant de 4 pc à 1,4 pc, sous l'effet de la baisse de 2,4 pc des activitésminières et du ralentissement de l'industrie hors raffinage de pétrole et du BTP. Avec un taux de 2,1pc, ce dernier a enregistré sa croissance la plus faible depuis 2002, ce qui s'est traduit par une perte de 21.000 postes d'emplois.
En revanche, note le rapport, le secteur tertiaire a maintenu un rythme de croissance soutenu avec un taux de 5,9 pc après 6 pc en 2011, tiré essentiellement par la hausse de 25,6 pc de la valeur ajoutée de la branche "Postes et télécommunications" et de 6,7 pc de celle de l'"Administration publique". Au total, le PIB non agricole s'est accru de 4,5 pc au lieu de 4,9 pc en 2011.
En termes nominaux, le PIB s'est établi à 828,2 milliards de dirhams, en augmentation de 3,2 pc au lieu de 5 pc un an auparavant. La valeur ajoutée des activités non agricoles a aussi progressé de 4,7 pc à 665,8 milliards de dirhams, alors que celle du secteur agricole a marqué un repli de 3,5 pc à 102,6 milliards de dirhams.
Le rapport de la banque centrale tient à rappeler à ce propos que sur la période 1999-2011, l'économie nationale a enregistré une croissance annuelle moyenne de 4,5 pc accompagnée d'un léger changement dans sa structure de production.
Le poids du secteur des services s'est renforcé durant cette période aussi bien dans la valeur ajoutée que dans l'emploi, sous l'effet principalement du dynamisme des postes et télécommunications. Le commerce, principale activité pourvoyeuse d'emplois dans le secteur, a vu sa part augmenter dans l'emploi mais diminuer dans la valeur ajoutée, dénotant ainsi d'une baisse relative de la productivité du travail dans cette branche.
Le secteur secondaire a connu aussi des évolutions différenciées par composante. L'industrie a accusé un recul de sa contribution aussi bien à l'emploi qu'à la valeur ajoutée, alors que le BTP a vu son poids se renforcer mais beaucoup plus dans l'emploi que dans la valeur ajoutée.
Pour le secteur agricole, sa part dans la valeur ajoutée reste fluctuante au gré des conditions climatiques mais son poids en termes d'emplois s'inscrit dans une tendance baissière.
- MAP -