Le PLF 2014, étape essentielle pour la mise en oeuvre des réformes structurantes

Le projet de loi de finances pour l'année 2014 constitue une étape essentielle pour la mise en oeuvre des réformes structurantes pour le Maroc, devant apporter les gages nécessaires et les solutions idoines aux insuffisances et entraves qui freinent aujourd'hui l'essor du modèle économique et sociétal marocain.
Ce projet, qui intervient dans une conjoncture économique internationale marquée par un redressement graduel de la croissance économique mondiale à partir du deuxième semestre 2013, vise à faire profiter, de manière plus juste et plus équitable, les différentes couches sociales et les différents territoires, des fruits de la croissance, a indiqué l'argentier du Royaume, M. Mohamed Boussaid, lors de cette séance plénière, tenue en présence du Chef du gouvernement, des membres de l'exécutif et des députés des deux chambres.
Au niveau national, le PLF 2014 intervient dans un contexte prometteur marqué par les résultats encourageants réalisés durant le premier semestre de l'année 2013, notamment le rendement important du secteur agricole avoisinant les 97 millions de quintaux, l'amélioration continue de la performance des secteurs relevant des Métiers mondiaux du Maroc, la contribution positive des échanges commerciaux à la croissance et l'amélioration des revenus du tourisme et des transferts des Marocains résidents à l'étranger, a-t-il dit.
Le projet de loi de finances pour l'année 2014 a été préparé sur la base des engagements contenus dans le programme du gouvernement qui prévoit une série de dispositions et d'actions, visant à répondre essentiellement aux attentes du citoyen.
Ce programme vise, soutient le ministre, à poursuivre l'édification d'une économie nationale solide, diversifiée, compétitive et créatrice d'emplois et de richesses réparties équitablement.
Il prévoit, dans ce sens, notamment le renforcement des équilibres macro-économiques, la consolidation de la bonne gouvernance économique et financière, le développement des secteurs productifs créateurs de l'emploi, ainsi que le développement des zones rurales et de montagne.
Le développement de l'économie sociale et solidaire, le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) et aux très petites entreprises (TPE), le renforcement des infrastructures de base ainsi que la qualification des ressources humaines, sont également parmi les priorités dudit projet de LF.
En outre, ce programme vise le développement et l'opérationnalisation des programmes sociaux basés sur l'équité, la solidarité et l'approche du genre entre lesdifférentes couches sociales, générations et régions et qui assurent aux citoyens un accès équitable aux prestations sociales particulièrement en matière d'enseignement, de santé et d'habitat.
A cet égard, le PLF pour l'année 2014 s'est assigné pour objectif de poursuivre l'édification institutionnelle et l'accélération des réformes structurelles, stimuler la croissance et soutenir l'investissement et l'entreprise, préserver les avoirs extérieurs et maitriser le déficit budgétaire, ainsi que d'améliorer les dispositifs de promotion de l'emploi, outre le développement du capital humain et le renforcement des mécanismes de la solidarité et de la cohésion sociale et spatiale.
Il s'agit de mettre en oeuvre les dispositions de la Constitution par le biais des lois organiques et des lois relatives aux conseils et aux instances de la gouvernance, parallèlement à l'application des dispositions de la charte de la réforme de la justice et l'instauration de la plateforme adéquate pour le développement régional, ainsi que l'accélération du rythme des réformes structurelles jugées prioritaires, notamment celles du système fiscal, de compensation et des systèmes de retraite.
La stimulation de la croissance, le soutien de l'investissement et de l'entreprise et l'amélioration des mécanismes de l'emploi, constituent également une priorité pour le gouvernement en accordant la priorité à l'achèvement de la mise à niveau des grands équipements et infrastructures, parallèlement à la mise en place d'une plateforme adéquate pour l'attraction des investissements privés productifs et générateurs d'emplois et à la valorisation des investissements existants, a soutenu le ministre.
En matière de développement du capital humain et de renforcement de la solidarité et de la cohésion sociale et spatiale, l'accent sera mis sur le renforcement et la coordination des programmes de lutte contre la pauvreté et la précarité, et l'amélioration des conditions de vie des couches démunies et des personnes handicapées, notamment dans le monde rural et les zones de montagne.
L'objectif de la préservation des avoirs extérieurs et la maitrise du déficit budgétaire sera appréhendé, à travers la poursuite de l'amélioration de l'offre exportatrice et le renforcement de sa compétitivité, parallèlement à la maîtrise des importations dans le respect des engagements internationaux du Maroc, ainsi que la mobilisation des réserves de change.
Pour ce qui est du déficit budgétaire, l'objectif, selon le projet de loi de Finances, est de le ramener à 4,9 pc du PIB en 2014, sur la base d'un taux de croissance du PIB de 4,2 pc, un taux de change moyen de 8,5 dirhams contre le dollar américain et d'un cours moyen de pétrole de 105 dollars américain le baril.
Le montant total des charges s'établit à plus de 367,20 milliards de dirhams (MMDH) en 2014 contre plus de 358,20 MMDH en 2013, soit une augmentation de 2,51 pc, alors que les ressources devraient atteindre environ 335,18 MMDH en 2014, en baisse de 3,1 pc par rapport à 2013.
A cet effet, il ressort de ces chiffres un excédent des charges sur les ressources en hausse de 160,57 pc en 2014 par rapport à 2013.
PLF 2014, un projet qui vise à concilier entre la relance économique et le rétablissement de l'équilibre budgétaire
Le projet de loi de finances (PLF) 2014 vise à concilier entre la relance économique et le rétablissement de l'équilibre budgétaire, a affirmé, vendredi à Rabat, le ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd.
Dans sa réponse aux groupes de la majorité et de l'opposition devant la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, dans le cadre de l'examen du PLF2014, M. Boussaid a souligné la détermination du gouvernement à résoudre cette équation difficile au vu des conséquences de la crise économique, principale cause des déséquilibres des finances publiques, aux côtés des contraintes sociales, notamment l'évolution de la masse salariale qui compte pour un tiers du budget de l'Etat.
Pour le ministre, le rétablissement de l'équilibre budgétaire, étroitement lié aux niveaux du déficit et de l'endettement, reste indispensable pour garantir la confiance des investisseurs et des partenaires nationaux et internationaux.
Il a assuré que le système d'indexation partielle qui vient d'entrer en vigueur tient en compte les défis de stabilité budgétaire et de solidarité sociale.
Soulignant les atouts du modèle économique marocain qui a fait preuve de résilience, à la faveur de la mise en œuvre des réformes démocratiques, combinée à la mise en place d'un modèle économique de développement à même de préserver un niveau de croissance raisonnable à travers l'extension et la modernisation du tissu productif, M. Boussaid s'est dit convaincu que l'avenir du Royaume passe par l'industrialisation.
A cet égard, il a souligné que le projet de loi de finances 2014 doit prendre en considération les tendances économique et financière ainsi que la conjoncture nationale, régionale et internationale.
Evoquant le contexte politique de son élaboration, le ministre a expliqué que ce projet, qui joue un rôle primordial dans la conception des orientations économique, financière et politique du gouvernement, a été conçu dans le cadre d'une majorité remaniée après une longue durée de négociations. Selon lui, l'élaboration de ce projet de loi dans les délais constitutionnels a constitué un "défi de taille", ce qui a été accueilli favorablement par les partenaires nationaux et internationaux et a confirmé la confiance dans les institutions.
Ce projet intervient aussi dans "une conjoncture internationale et régionale toujours marquée par la précarité" dans le cadre des impacts de la crise économique mondiale.
D'autre part, M. Boussaid a rappelé que le PLF2014 prévoit la mobilisation de fonds au profit des secteurs prioritaires comme l'enseignement, la santé, l'agriculture et les infrastructures.