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Jeudi 22 Janvier 2015

La Commission européenne interpelée sur le détournement de l'aide humanitaire destinée aux populations de Tindouf

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La Commission européenne interpelée sur le détournement de l'aide humanitaire destinée aux populations de Tindouf

Détournement de l'aide humanitaire aux camps de Tindouf : L'UE met à nu les pratiques algéro-polisariennes 

Cette fois-ci, la bande qui dirige le Polisario, sous les ordres de son parrain algérien, est tombée très mal. La réalité enfin révélée par le rapport de l'Office européen anti-fraude (OLAF), après "sept ans d'oubli", ne laisse point de doute : L'aide humanitaire accordée par l'Union européenne à la population des camps de Tindouf, en Algérie, est détournée de façon organisée depuis des années.

A lire le rapport de l'OLAF, basé sur une enquête menée depuis 2003, l'on découvre, si besoin en est encore, toute l'organisation, à la limite mafieuse, des opérations de détournement des aides humanitaires, censées profiter à la population séquestrée dans les camps de Tindouf. Des manipulations à grande échelle que le Maroc n'a eu de cesse de dénoncer haut et fort dans toutes les tribunes et les forums de par le monde.

La vérité peut tarder, mais elle finit toujours par triompher !, selon le bon vieux proverbe d'usage. Ainsi, le rapport cite un à un les noms des personnes derrière ces détournements, qui commencent dans le port algérien d'Oran. C'est là où, en plein jour et sous l'œil bien veillant des autorités algériennes, le tri est minutieusement effectué. On prend alors le soin de trier le "bon du mauvais", ce qui signifie dans le langage algéro-polisarien ce qui doit être détourné, pour être revendu et venir après gonfler les comptes des donneurs d'ordre, et puis ce qui peut être envoyé dans les camps, pour maintenir les réfugiés des camps en vie. Ou plutôt en "survie".

"Le nombre de faits de détournements rapportés, la similitude des témoignages quant au nom des personnes ayant bénéficié des infractions, les différents modes opératoires utilisés et la durée des détournements ne laissent pas de doute sur le fait que des manouvres frauduleuses organisées se sont produites au cours d'une longue période", lit-on dans le rapport, dont une demande de consultation avait été refusée en 2010, et que seule l'intervention du médiateur européen en 2014 a permis de l'obtenir.

Et pour étayer davantage ce constat bien amer, l'Office européen souligne que "le fait que les autorités sahraouies n'ont pas donné libre accès aux membres des organisations humanitaires présents sur place, ni laissé contrôler les chaines logistiques et de distribution, ainsi que l'existence rapportée d'entrepôts secrets, constitue un élément qui corrobore la conclusion à tirer quant à l'intention frauduleuse".

Au-delà de ces manipulations, somme toute connues et clamées à maintes fois, l'on comprend aussi mieux aujourd'hui pourquoi "ni l'Algérie ni le Front Polisario n'ont accepté qu'un recensement des populations des camps soit organisé", selon les termes de l'OLAF. Les appels incessants du Maroc et d'organisations internationales tombaient dans l'oreille d'un sourd.

"Une des raisons qui ont rendu ces détournements possibles est la surestimation du nombre des réfugiés et donc des aides fournies", martèle l'Office anti-fraude.

Il ne serait point inutile de rappeler à cet effet que l'UE soutient financièrement les camps de Tindouf depuis 1975, sur la base d'une population évaluée par les autorités algériennes à 155.000 personnes. Ce n'est qu'à partir de 2005, c'est-à-dire deux ans après l'enquête de l'OLAF, que le nombre des réfugiés à été ramené à 90.000.

Un petit calcul que tout contribuable européen - soucieux de l'usage et de la destination des deniers européens - pourrait être tenté de faire finira par lui donner le tournis : Pendant au moins trente ans (1975-2005), ce sont plusieurs millions d'euros qui, au lieu de venir en aide à une population séquestrée, sont allées gonfler des comptes offshore des responsables du Polisario et de ses acolytes.

Il faut dire que les révélations de l'OLAF sont bien hallucinantes. L'enquête de l'office montre, entre autres, que des aliments de bonne qualité destinés aux réfugiés, comme du blé canadien, "sont remplacés par leur équivalent de qualité moindre pour être revendus" et que "les produits d'un élevage de volailles financé par l'aide internationale sont vendus et non donnés aux réfugiés". Des produits que l'on peut d'ailleurs facilement se procurer en Algérie, en Mauritanie ou encore au Mali !.

Et les organisateurs des détournements ne tarissent jamais d'idées. Il faut le reconnaitre !.

Lors de ses investigations, l'OLAF a en outre permis de détecter que "ce sont des prisonniers, de guerre ou civils, qui sont utilisés pour la manutention de l'aide et la construction de bâtiments financés par l'aide internationale".

Finalement, tout est bon pour tirer profit de la misère de la population des camps de Tindouf. L'office européen dévoile une pratique d'un autre âge, mais couramment pratiquée par les privilégiés sbires du Polisario. Il s'agit bel et bien du troc. Les investigateurs de l'OLAF révèlent que ce procédé pratiqué dans les camps permet aux organisateurs des détournements de l'aide de s'enrichir en obligeant ceux qui s'y adonnent à leur remettre un pourcentage du résultat du troc. Ahurissant !.
(MAP 23/01/2015)

la Commission européenne fait état du détournement de l'aide humanitaire destinée aux populations de Tindouf

Plusieurs eurodéputés ont interpelé jeudi la Commission européenne au sujet d'un rapport de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF), qui fait état d'un détournement massif, systématique et organisé de l'aide humanitaire destinée aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf, en Algérie, pendant plusieurs années.

L'eurodéputée allemande du groupe PPE (Parti populaire européen) et présidente de la commission Contrôle budgétaire (CONT) au sein du Parlement européen, Ingeborg Grassle, a adressé une salve de questions à ce sujet à Mme Kristalina Georgieva, vice-présidente de la Commission européenne en charge du budget et des ressources humaines et ancienne Commissaire européenne en charge de la coopération internationale, de l'aide humanitaire et aux réactions aux crises.

La parlementaire européenne allemande a demandé, à cet égard, à Mme Kristalina, lors d'une séance de la commission CONT, d'expliquer pourquoi la Commission européenne continuait d'allouer depuis 1992 une aide annuelle de 10 millions d'euros aux populations des camps de Tindouf en dépit du système de détournements constatés par l'OLAF.

L'eurodéputé allemand Michael Theurer, Coordinateur du groupe ADLE (Alliance des Libéraux européens au sein de la Commission CONT et ancien président de la Commission budgétaire du Parlement européen, a lui aussi interpelé Mme Kristalina à ce sujet.

Les interventions des parlementaires européens ont dénoncé fermement ces détournements organisés à grande échelle et pointé du doigt la responsabilité du Polisario et de l'Algérie.

Dans sa réponse, Mme Kristalina a reconnu l'absence de contrôle rigoureux de la part de la Commission européenne sur les flux d'aide humanitaire à destination des camps de Tindouf.

Elle a également reconnu que l'Exécutif européen n'avait pas jugé nécessaire de suspendre son aide et avait continué à allouer annuellement 10 millions d'euros pour les populations des camps de Tindouf, administrés par le Front Polisario sur le sol algérien.

"La Commission européenne a pris des mesures pour prévenir les pratiques frauduleuses, mais n'a pas suspendu les financements", a-t-elle expliqué.

Un rapport de l'OLAF, réalisé en 2007 et dont le contenu vient d'être dévoile suite à une intervention du médiateur européen, révèle que l'Algérie et le Polisario procèdent depuis des années au détournement d'une grande partie de l'aide humanitaire internationale destinée aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf.

L'aide humanitaire internationale est détournée d'une "manière organisée" depuis plusieurs années, souligne le rapport qui indique que le port algérien d'Oran est stratégique pour les organisateurs de ces détournements à grande échelle.

C'est au sein de cette structure portuaire algérienne que s'opère le tri entre "ce qui doit arriver et ce qui peut être détourné", constate l'OLAF, qui explique en des termes des plus clairs que le nombre de faits de détournements rapportés, la similitude des témoignages quant au nom des personnes ayant bénéficié des infractions, les différents modes opératoires utilisés et la durée des détournements ne laissent pas de doute sur le fait que des manouvres frauduleuses organisées se sont produites au cours d'une longue période. .
(MAP 22/01/2015)