La Commission européenne évoque la nécessité d’un recensement des populations des camps de Tindouf

La Commission européenne accorde ses aides humanitaires à 90.000 bénéficiaires dans les camps de Tindouf et l’organisation d’un recensement doit être examinée "dans le cadre du processus conduit par les Nations unies", a affirmé Chrístos Stylianídis, commissaire européen chargé de l’aide humanitaire.
Le commissaire européen répondait à une question d’un eurodéputé sur le sort réservé au rapport de l’office européen de lutte antifraude (OLAF) publié en 2015 sur l'existence de détournements massifs par le polisario de l’aide humanitaire européenne destinée aux populations des camps de Tindouf et les mesures prises par la Commission européenne pour contrôler ces détournements.
La nécessité d'organiser un recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, dans le sud ouest algérien est ainsi une nouvelle fois évoquée au niveau de la commission européenne.
Le rapport de l’OLAF a établi que l’aide européenne était accordée sur la base de chiffres erronés. Suite à ces révélations, nombreuses organisations internationales y compris l’ONU ont appelé l’Algérie à effectuer un recensement des populations bénéficiaires. D’autres organismes comme le HCR et le PAM ont réduit ou suspendu leurs aides.
M. Stylianídis a précisé qu’"il n'appartient pas à l'Union européenne d'effectuer un recensement" des bénéficiaires, ajoutant que suite à ces révélations, la commission européenne a "renforcé le suivi des projets financés par l'UE dans les camps de Tindouf".
Dans sa question, l’eurodéputé belge Hugues Bayet s’est interrogé sur les suites réservées au rapport de l’OLAF, rappelant que le Parlement européen ne cesse d’interpeller la Commission européenne sur cette question, notamment l’évaluation précise du nombre de bénéficiaires de l'aide et les mesures prises pour s'assurer que les populations des camps de Tindouf sont bien les destinataires de cette aide.
(MAP-03/06/2016)