
Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a souligné, lundi 14 Avril à Marrakech, la nécessité de repenser en profondeur la gouvernance de la formation pour l’adapter aux réalités de l’innovation et aux exigences du marché.
S’exprimant lors d'un panel intitulé "Comment la disruption technologique peut-elle libérer de nouvelles opportunités ?", organisé dans le cadre de Gitex Africa 2025, M. Sekkouri a mis l’accent sur l’enjeu de doter les nouvelles générations d’une "ambidextrieé intellectuelle, leur permettant d’innover tant sur le plan technologique que sur les modèles économiques. Il a notamment évoqué les expériences pilotes menées dans les "Villes des compétences", où des représentants du secteur privé siègent dans les organes de gouvernance des centres de formation afin d’orienter concrètement les parcours pédagogiques vers les réalités sectorielles.
Le ministre a, par ailleurs, présenté une initiative innovante basée sur l’intelligence artificielle, permettant d’analyser en temps réel les dynamiques du marché du travail. Cette plateforme, adossée à cinq coachs numériques, propose des parcours d’apprentissage personnalisés et identifie les compétences élémentaires requises pour les métiers émergents.
Pour sa part, Imade Elbaraka, Managing Partnez chez Deloitte, a souligné, lors de ce panel, que la cybersécurité constitue une opportunité économique majeure pour l’Afrique, estimée à 1,3 milliard de dollars, sur un marché mondial de 300 milliards. Il a plaidé pour une vision de l’Afrique comme à la fois consommatrice et exportatrice de services numériques, tout en insistant sur la nécessité d’attirer les investissements et de renforcer l’infrastructure des data centers sur le continent.
De son côté, Malak Madrane, Directrice générale de Teal Technology Services, a mis l’accent sur le potentiel de l’innovation africaine, s'arrêtant tout de même sur plusieurs défis majeurs, notamment l’accès au capital, à l’infrastructure, et aux plateformes mondiales.
Elle a, dans ce sens, plaidé pour une protection accrue des données et de la propriété intellectuelle des innovations africaines.
Les participants ont convergé sur l’idée que la disruption technologique, bien qu’elle représente un défi, constitue également une formidable opportunité pour l’Afrique, à condition d’y associer des politiques publiques ambitieuses, une gouvernance adaptée et une inclusion réelle des talents locaux.
(MAP: 15 Avril 2025)