La Journée mondiale du Self Care (soins auto-administrés) a été célébrée, jeudi à Rabat, en présence de représentants d’institutions gouvernementales, d’organisations internationales, des acteurs la société civile et des professionnels de la santé.
Cet évènement, dédié aux soins auto-administrés en santé sexuelle et reproductive, a été initié par l’Organisation panafricaine de lutte contre le Sida (OPALS) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), en partenariat avec la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé à Rabat, avec le soutien du ministère de la Santé et de la Protection sociale.
Dans son allocution d’ouverture, le directeur général du site de Rabat de la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé, le Pr Ahmed Bennana, a indiqué que le sujet du self care résonne aujourd'hui comme une priorité partagée ayant pour objectif de promouvoir l'autonomie et la prévention.
"Cette rencontre se veut une opportunité idoine pour mener des réflexions collectives, partager des expériences et renforcer les partenariats autour d'un objectif commun, celui de mettre la santé entre les mains de chacun", a souligné M. Bennana.
Prenant la parole, le directeur du Centre Mohammed VI de la Recherche et de l’Innovation, le Pr Saber Boutayeb, a affirmé que cette réunion revêt une importance capitale, du fait qu’elle permet de dresser un état des lieux sur la santé sexuelle et reproductive au Maroc.
Selon lui, il s’agit d’un moment clé pour explorer les synergies possibles avec le Centre Mohammed VI de la Recherche et de l’Innovation, en vue d’évaluer l’efficacité des différents programmes de santé mis en œuvre.
Pour sa part, le directeur de la population au ministère de la Santé et de la Protection Sociale, Abdelhakim Yahyane, a souligné que cette rencontre intervient dans un contexte mondial marqué par l’évolution rapide des besoins des populations, une pression accrue sur les systèmes de santé, et une nécessité impérieuse de développer des approches plus agiles, durables et centrées sur la personne.
Le Royaume du Maroc a placé la santé sexuelle et reproductive au cœur de ses priorités de santé publique, a-t-il soutenu, notant que cet engagement s’est notamment traduit par la Stratégie nationale de santé sexuelle et reproductive 2021–2030 et par l’adoption, en 2019, des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les interventions d’auto-soins en santé sexuelle et reproductive.
De son côté, la représentante de l'OMS au Maroc, Maryam Bigdeli, a rappelé que le Maroc est le premier pays dans la région à adopter les recommandations de l’OMS sur le self care pour la santé sexuelle et reproductive et à assurer leur intégration dans les politiques de santé.
Dans une allocution lue en son nom, Mme Bigdeli a salué l'engagement du ministère de la Santé et de la Protection Sociale, en collaboration avec l’OPALS et avec l’appui de l’OMS et de l'UNFPA, pour promouvoir ces directives de l'OMS et faire progresser la santé et le bien-être des populations, y compris les plus vulnérables.
La présidente de l'OPALS, Dr. Nadia Bezad, a, quant à elle, passé en revue les projets pilotes déployés par l'OPALS, en partenariat avec le département de la santé au Maroc, portant notamment sur les nouvelles méthodes de contraception sous-cutanée et l'auto test du VIH.
Et d'ajouter qu'après six années de l'adoption par le Maroc des directives de l’OMS sur les interventions de self care en santé sexuelle et reproductive, il est temps de marquer une nouvelle étape pour la généralisation et l'appropriation de ces interventions par toutes les franges de la population en vue de parvenir à une couverture sanitaire universelle.
Dans une allocution de circonstance, la représentante de l'UNFPA au Maroc, Marielle Sander, a affirmé que cette rencontre est l'occasion de lancer le premier kit ménopause au Maroc, développé avec des sages femmes, des professionnels de santé et des femmes elles-mêmes.
"Cette collaboration reflète notre partenariat fort avec les sages femmes marocaines, qui jouent un rôle essentiel pour accompagner la santé des femmes tout au long de leur vie", a-t-elle avancé.
S'exprimant à cette occasion, la cheffe de division des affaires féminines au ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Fadwa Rih, a fait remarquer que le self care est un droit humain fondamental, un outil d’autonomisation et une passerelle vers une société plus équitable et plus résiliente.
Le département de la jeunesse du ministère œuvre à intégrer ces principes dans les programmes déployés au sein des établissements de jeunesse à l’échelle nationale, a-t-elle expliqué, notant que "le self care, tel que promu par l'OMS, s'inscrit dans une dynamique plus large portée par le Maroc, qui considère le développement humain comme une priorité nationale".
Cette rencontre a été ponctuée par deux sessions thématiques, la première a porté sur les avancées et les outils en santé sexuelle et reproductive au Maroc, tandis que la deuxième a été consacrée à la présentation et la distribution d’un kit pour la ménopause.
MAP: 12 juin 2025
