Banque africaine de développement : résilience de l'économie marocaine avec un taux de croissance de 4,7 pc en 2013

L'économie marocaine a fait preuve de résilience avec un taux de croissance de 4,7 pc en 2013, tirée principalement par la consommation intérieure et l'investissement public, relève la Banque africaine de développement (BAD).
"Cette performance est imputable en particulier à la bonne vitalité de l'agriculture, car les activités non-agricoles sont pour leur part restées peu dynamiques par rapport à 2012", explique la BAD dans un rapport sur les perspectives économiques en Afrique, publié à l'occasion de la tenue de ses assemblées annuelles à Kigali (19-23 mai)
Les exportations globales de biens ressortent en baisse de 4 pc en raison d'un déclin de presque 28 pc des exportations de phosphate et de ses dérivés, précise la BAD, ajoutant que seules les exportations des biens d'équipement, principalement les fils et câbles électriques, ont profité de la reprise de la demande extérieure.
Le rapport note que le Maroc a continué de pratiquer une gestion macroéconomique et budgétaire saine en 2013.
"Grâce à une politique monétaire prudente, l'inflation a atteint 1,9 pc, le déficit courant a été réduit à 7,2 pc du PIB, contre 10 pc en 2012, et les réserves de change ont été portées à 4,5 mois d'importations de biens et de services", écrit la BAD.
Le gouvernement a engagé des mesures correctives pour améliorer le recouvrement des recettes et revoir à la baisse l'investissement public en 2014, indique la BAD, invitant le Maroc à poursuivre la réforme de la Caisse de compensation et l'application le système d'indexation des produits pétroliers.
Dans l'ensemble, "la performance du Maroc est encourageante, le pays ayant su profiter de sa stabilité politique et sociale".
En effet, le climat des affaires s'est amélioré et le pays a gagné 8 places dans le classement annuel Doing Business, passant de la 95e à la 87e place d'une année sur l'autre.
En outre, l'année 2013 a été marquée par l'amélioration des revenus du tourisme (+2 pc), des transferts des marocains résidents à l'étranger, et par une hausse significative des investissements directs étrangers (+20 pc).
Malgré ces bonnes performances et l'amélioration de la situation économique dans son ensemble, le Maroc n'a pas pu répondre au défi posé par le chômage des jeunes (15 -24 ans), qui s'est élevé à 19,1 pc en 2013, selon la BAD.
Les réformes engagées depuis quelques années pour promouvoir le secteur privé ont été consolidées en 2013 par une réforme fiscale et la poursuite de la réforme de la Caisse de compensation.
A ce titre, la BAD a mis en relief les stratégies sectorielles cohérentes mises en place, visant à accompagner les réformes engagées depuis le début des années 2000, ce qui a permis d'accélérer la transformation structurelle de l'économie et de promouvoir de nouveaux produits.
"De nouvelles industries comme l'aéronautique et l'automobile présentent des relais de croissance importants et sont par ailleurs des vecteurs d'innovation pour l'économie marocaine", affirme le rapport.
Pour l'année 2014, le Maroc va continuer de mettre en œuvre son programme de réformes (subventions, fiscalité, retraite, protection sociale et système budgétaire), afin d'améliorer l'efficience des finances publiques, et soutenir le développement d'un modèle de croissance inclusif porté par le secteur privé, qui soit créateur d'emplois pour les jeunes.
"Le Maroc a misé sur des stratégies sectorielles ciblées pour accompagner ces réformes, accélérer le processus de transformation et de diversification de son économie et par conséquent créer plus d'emplois", précise la BAD, donnant l'exemple du Pacte National pour l'Emergence Industrielle (PNEI), qui a pour objectif la redynamisation du secteur industriel et la consolidation de sa compétitivité.
(MAP-19/05/2014)