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Mercredi 18 Décembre 2013

Le projet de loi de finances 2014 n'est pas régi par des considérations d'austérité

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Le projet de loi de finances 2014 n'est pas régi par des considérations d'austérité

Le projet de loi de finances (PLF) 2014 n'est pas régi par des considérations d'austérité, a affirmé, mercredi, le ministre de l'Economie et des Finances, M. Mohamed Boussaid, ajoutant que ce texte vise la consolidation des politiques sociales et place la préservation du pouvoir d'achat des citoyens à la tête de ses priorités.

"Dire que le projet de loi de finances est un projet d'austérité et attentatoire au pouvoir d'achat des citoyens est infondé et dénote une lecture non objective du contenu de ce texte", a souligné M. Boussaid en réponse aux interventions des groupes parlementaires à la Chambre des Conseillers lors du débat général du PLF 2014.

Le ministre a rappelé que le projet de loi consacre plus de 53 pc du budget pour les secteurs sociaux, dont 35 MMDH pour la poursuite de la subvention des produits de base, 45,58 MMDH pour la poursuite de la réforme du secteur de l'éducation et de la formation, 8,92 MMDH pour le développement du secteur de l'enseignement supérieur, en particulier l'augmentation du nombre des bénéficiaires des bourses d'études qui atteindra 230.000 étudiants contre 216.000 en 2012, soit une hausse de près de 14.000 bénéficiaires.

Dans le même sens, le ministre a précisé qu'une enveloppe de 12,91 MMDH a été allouée pour garantir l'accès des citoyens à de meilleurs services et prestations de santé, dont plus d'un milliard DH pour l'achat des médicaments dans le cadre de l'accompagnement du Régime d'Assistance médicale (RAMED) dont a bénéficié un total de 5,47 millions de personnes, notant que 13,53 MMDH ont été alloués, au titre de la contribution de l'Etat en tant qu'employeur, aux régimes de retraite, 2 MMDH à la couverture médicale et sociale dans les Caisses de prévoyance sociale, 1,7 MMDH au Fonds de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), outre le renforcement des ressources du Fonds de cohésion sociale pour s'établir à près de 3 MMDH, ainsi que l'élargissement de la base des bénéficiaires de ce fonds.

Une autre enveloppe de 103,7 MMDH a été consacrée à la masse salariale, dont près de 3 MMDH au titre des opérations de promotion dans l'échelle et le grade qui sera effectuée selon la procédure habituelle "contrairement à ce qui a été véhiculé dans certaines interventions", a poursuivi M. Boussaid, ajoutant que 4,6 MMDH ont été alloués pour le règlement des salaires, le maintien du taux d'inflation à 2 pc, le prolongement du gel de la taxe d'importation sur le blé tendre et ses dérivés du 1er janvier au 30 avril 2014.

En réponse aux interventions des présidents des groupes parlementaires qui ont soulevé la question du caractère irréaliste des hypothèses encadrant le PLF 2014, M. Boussaid a soutenu que le projet de loi a été élaboré sur la base d'un diagnostic objectif de l'évolution des mutations économiques endogènes et exogènes.

Il a fait savoir que le taux de croissance, fixé par le projet à 4,2 pc en 2014 contre 4,8 pc en 2013, reste proche des prévisions de l'ensemble des partenaires financiers internationaux et repose sur l'hypothèse d'un rendement agricole moyen basé sur une récolte agricole fixée à 70 millions de quintaux contre 97 millions de quintaux l'année dernière, relevant que les autres produits agricoles conservent leur bon rendement vu le changement profond apporté par le Plan Maroc Vert sur le plan de la structure de la croissance agricole et le développement positif du taux de remplissage des barrages dans les zones irriguées.

Par ailleurs, a expliqué le ministre, on prévoit une amélioration de 1,6 point de la valeur ajoutée non agricole pour que son taux de croissance atteigne 4,9 pc en 2014 contre 3,3 pc en 2013, une appréciation attribuable aux prévisions de la reprise progressive dans la zone euro, le principal partenaire du Royaume, après des années de récession.

S'agissant de l'hypothèse du cours du pétrole fixé, par le PLF 2014, au prix moyen de 105 dollars/baril au cours de l'année prochaine, M. Boussaid a affirmé qu'elle est en phase avec les récentes prévisions des institutions internationales telles que la Banque Mondiale et la fondation Bloomberg, puisque les prix du pétrole devraient enregistrer une baisse par rapport aux niveaux atteints cette année, en raison du ralentissement de la demande mondiale et l'amélioration des niveaux de l'offre, liés à la hausse de la production dans les pays hors de l'OPEP, grâce à l'exploitation croissante des schistes et des sables bitumineux en Amérique du nord. 

Ainsi, a-t-il indiqué, la production devrait augmenter de 1,8 million de barils/jour en 2014 contre 1,2 barils/jour en 2013.

Concernant l'hypothèse du taux d'inflation établi à 2 pc par ledit projet contre 2,2 pc en 2013, le ministre a fait savoir qu'elle repose sur la baisse des indices des prix à l'importation des produits énergétiques et industrialisés, la poursuite de la subvention des produits de base, à travers la Caisse de compensation, sachant que les répercussions du système d'indexation des prix de certains produits pétroliers restent très limitées au niveau de l'inflation, puisqu'elles ne dépasseraient pas les 0,2 points en 2014.

Pour ce qui est du déficit budgétaire fixé par le projet de loi à 4,9 pc, M. Boussaid a précisé qu'il devrait être possible de réduire le déficit du budget à 4,9 pc en 2014 dans la perspective d'atteindre 3,5 pc à l'horizon 2016 qui représente le niveau qui permet de contrôler la dette à des niveaux stables sans compromettre les exigences du développement.

Il a en outre souligné qu'aucun projet ou programme ne sera abandonné dans le cadre des politiques et plans sectoriels et qu'il n'y aura aucun recours pour la hausse de la pression fiscale, précisant que les mesures prises pour la réduction du déficit sont basées sur l'amélioration de l'efficience des dépenses publiques, notamment celles de l'investissement et la mobilisation des marges offertes au niveau des ressources à travers l'élargissement de l'assiette.

Cela s'explique par le fait que le rééquilibrage progressif des finances publiques doit faire partie intégrante d'une dynamique de reprise globale et non pas le résultat d'opérations techniques prônant l'austérité en matière de politique financière et ce, en vue de défendre le pouvoir d'achat des citoyens, particulièrement des catégories aux revenus limités et de garantir un climat ouvert à l'investissement, a dit M. Boussaid.

La Commission des finances à la Chambre des Conseillers a rejeté tôt mercredi le projet de loi de finances 2014 après que les groupes de l'opposition, majoritaire à la Chambre, aient voté contre le texte (15 voix contre et 6 pour).

-MAP-