Six conventions de partenariat ont été signées, jeudi 11 Décembre à Rabat, entre l'Agence pour le développement agricole (ADA) et des consortiums d'organisations non gouvernementales (ONG) afin d'accompagner les petites exploitations agricoles dans leur transition vers des pratiques agroécologiques.
Paraphées en présence de représentants de l'Union européenne (UE) et de l'Agence Française de Développement (AFD), ces conventions de partenariat, qui s'inscrivent dans le cadre du volet "agroécologie" du programme "IHYAE" (Revitalisation des territoires ruraux marocains par l'emploi et l'entrepreneuriat dans le secteur agricole et para-agricole), ont pour objectif de renforcer la résilience des zones rurales des régions de Fès-Meknès, de l'Oriental et de Souss-Massa.
Ce programme d'agroécologie, coordonné par l'ADA, bénéficie d'un financement de 4 millions d'euros (M€) sous forme de don, cofinancé par l'UE et l'AFD, pour une période de 3 ans.
Il prévoit notamment la conversion de 8.000 hectares aux pratiques agroécologiques, l'amélioration des performances économiques de 2.700 exploitations familiales agricoles, l'appui à la commercialisation des produits agricoles issus de l'agroécologie ainsi qu'un taux significatif d'adoption des techniques agroécologiques par les agriculteurs bénéficiaires.
Cette initiative se caractérise par une approche innovante et inédite, lancée par le département de l'Agriculture dans le cadre du programme IHYAE, à travers un appel à projets dédié à l'accompagnement des petites exploitations agricoles dans leur transition agroécologique, en collaboration avec des consortiums d'ONG nationales et étrangères.
S'exprimant à cette occasion, le directeur général de l'ADA, El Mahdi Arrifi, a souligné que la signature de ces six conventions ne constitue pas un simple acte administratif, mais reflète surtout une vision partagée, une ambition collective et une dynamique nouvelle pour accompagner les agriculteurs dans leur transition agroécologique.
Les projets retenus se distinguent par leur pertinence, leur cohérence et par l'impact qu'ils ambitionnent de générer au sein des territoires ciblés, a-t-il fait valoir.
M. Arrifi a mis l'accent sur l'importance de l'implication des jeunes ruraux et de l'autonomisation des femmes rurales, notant que leur participation active aux formations, aux démonstrations et aux actions de terrain constitue un levier déterminant pour leur insertion économique et pour la pérennisation des pratiques innovantes.
Il a précisé que dans toutes les actions de la stratégie "Génération Green", les femmes et les jeunes sont au centre de tout projet, avec des indicateurs dédiés obligatoires à cette catégorie de bénéficiaires.
De son côté, Timothée Ourbak, responsable du pôle nature à Rabat à l'AFD, a salué le croisement des priorités entre l'UE, l'ADA et les ONG dans ce programme. L'initiative, a-t-il poursuivi, s'inscrit au cœur de la stratégie "Génération Green" et de la question de l'agriculture solidaire, rappelant que l'AFD parle désormais d'agriculture de solidarité portée dans le domaine rural et agricole.
En outre, M. Ourbak a mis en exergue l'innovation partenariale de ce programme qui propose une approche territoriale avec un travail coordonné entre le ministère, l'ADA et les ONG travaillant en consortium.
Il a fait part de sa confiance quant aux impacts que ces projets apporteront sur le terrain, jugeant important le retour d'expérience pour optimiser et amplifier les actions qui auront réussi.
Pour sa part, Virginie Coustet, chargée de programme à la délégation de l'UE pour l'agriculture et les forêts durables, a fait savoir que l'Union européenne reste déterminée à accompagner le Maroc dans la stratégie "Génération Green" et à appuyer tous les modes de production durables pour assurer des revenus stables dans le temps pour les communautés les plus affectées par les dérèglements climatiques et la dégradation des ressources.
Mme Coustet a annoncé qu'un autre appel à projets concernant l'entrepreneuriat rural et agricole se mettra bientôt en place.
De son côté, la coordinatrice nationale du programme "IHYAE", Fatima-Zahra El-Miri, a relevé l'importance stratégique de ce programme dans la promotion d'un modèle agricole durable et résilient.
Elle a mis en exergue la complémentarité entre les différents acteurs impliqués et la nécessité de mutualiser les ressources financières et techniques pour maximiser l'impact sur le terrain.
Mme El-Miri a insisté sur l'approche territoriale intégrée du programme, qui permet de capitaliser sur les expériences des ONG nationales et internationales pour apporter des solutions concrètes aux défis auxquels font face les petits agriculteurs. Dans les territoires ciblés, fortement dépendants de l'agriculture, les effets conjugués de la dégradation des ressources naturelles et des changements climatiques se font de plus en plus ressentir.
Le programme ambitionne d'apporter des réponses intégrées et durables face aux défis de détérioration des sols, de perte de biodiversité et de difficultés liées à la gestion des ressources en eau, aggravés par la baisse de la main-d'œuvre agricole et l'exode rural.
(MAP: 12 Décembre 2025)