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Vendredi 18 Octobre 2013

M. Haddad : La fermeture des frontières entre le Maroc et l'Algérie est un frein à la coopération sud-sud

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M. Haddad : La fermeture des frontières entre le Maroc et l'Algérie est un frein à la coopération sud-sud

La fermeture des frontières entre le Maroc et l'Algérie constitue un frein à l'intégration maghrébine et à la coopération sud-sud, a affirmé, vendredi à Bruxelles, le ministre du tourisme, M. Lahcen Haddad.

"On ne peut pas parler d'intégration, qui est un outil important de la coopération sud-sud, sans l'ouverture des frontière et sans la libre circulation des personnes et des biens", a dit M. Haddad, qui s'exprimait lors d'un panel sur "la coopération sud-sud" dans le cadre de l'assemblée extraordinaire du Forum de Crans Montana.

Après avoir rappelé que la non-intégration maghrébine coûte aux pays de la région près de 2 pc du PIB, le ministre a appelé à dépasser les rivalités géostratégiques qui existent entre différents pays. Car, selon lui, "on ne peut pas avoir de coopération sud-sud si tous les acteurs et partenaires régionaux ne sont pas disposés à suivre une politique beaucoup plus volontariste en matière d'échanges et d'investissements".

Et dans le cadre de cette coopération sud-sud, le Maroc montre la voie, a souligné M. Haddad, relevant que le Royaume, qui est lié par des relations privilégiées avec les pays africains, est le deuxième investisseur en Afrique et constitue une plateforme d'investissements pour des multinationales, mais également pour des entreprises marocaines qui investissent en Afrique de l'ouest.

Le Maroc joue aussi un rôle de passerelle entre le Nord et le Sud et met tout son expérience dans la gestion de questions liées au développement au service de ses voisins du sud, a-t-il indiqué, ajoutant que la contribution à la restauration de la paix dans certaines régions de l'Afrique, comme au Mali par exemple, est l'une des autres formes de l'action du Maroc en matière de coopération sud-sud.

Le ministre a, par ailleurs, tenu à souligner que la coopération sud-sud est appelée à être inclusive, dans la mesure où elle doit toucher à tous les domaines et non seulement économique, citant à cet effet la gouvernance et la lutte contre le terrorisme, l'extrémisme et le trafic de tout genre. 

Cette coopération sud-sud ne doit pas aussi être exclusive, du moment où elle n'est pas nécessairement antinomique avec la coopération nord-sud, mais plutôt complémentaire, a relevé M. Haddad.

"C'est à partir de là qu'on peut, par exemple, privilégier des pistes de joint-venture et d'alliances triangulaires", a souligné le ministre, notant que le Maroc a, là encore, une longue expérience en la matière, à travers notamment l'action de l'agence marocaine de développement international sur le continent africain.

Pour favoriser les liens de coopération entre les pays du sud, il convient également, poursuit-il, d'encourager le secteur privé à y contribuer, de promouvoir l'action du tissu associatif et de favoriser les efforts de démocratisation et de modernisation. 

Le ministre a enfin appelé les pays du sud à passer à une autre vitesse dans la concrétisation des idéaux de cette coopération, pour relever ensemble les défis auxquels sont confrontés.

Le Forum de Crans Montana est une Organisation Internationale suisse, qui œuvre à "encourager la coopération internationale et la croissance globale tout en maintenant un haut niveau de stabilité, d'équité et de sécurité".

-MAP-