La transition vers une industrie décarbonée constitue un levier d'emploi à potentiel indirect, a souligné, mercredi 14 Mai à Rabat, le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri.
"Bien que la transition vers une industrie décarbonée ne fasse pas du secteur un générateur direct majeur d'emplois, les 400.000 postes attendus sur une décennie devraient induire des effets d'entraînement significatifs sur l'ensemble de l'économie et de la société", a dit M. Sekkouri lors du panel d'ouverture de la deuxième édition du "REACT–Sustainable Industry Forum Meeting : Rethink Carbon Impact".
Le ministre a fait savoir que son département œuvre à répondre à l'enjeu urgent de compétences dans les métiers liés à la transition énergétique et à combler le déficit de compétences, en particulier pour les métiers spécialisés dans la conception, l'implémentation et la maintenance des technologies décarbonées. Dans ce sillage, il a rappelé que trois instituts délégués ont été mis en place à Oujda, Tanger et Ouarzazate, avec une capacité de formation actuelle de 1.500 personnes, avec des profils ciblés couvrant une diversité de métiers de design, de conception et d'implémentation, mais aussi des fonctions de terrain comme la réparation et la maintenance.
Pour sa part, le président du Directoire du Crédit Agricole du Maroc, Mohamed Fikrat, a indiqué que la transition vers une économie décarbonée repose sur des financements nouveaux et des projets innovants, notant que la Banque allie la contrainte de financement de la transition bas carbone avec les objectifs de rentabilité et de gestion des risques, en accompagnant les entreprises dans leur transition grâce à des financements adaptés et à des conseils pratiques.
En outre, M. Fikrat a mis en avant l'importance d'une approche intégrée, combinant énergie renouvelable, sécurité alimentaire et gestion des ressources naturelles, affirmant que le Maroc, avec ses vastes gisements solaires et éoliens, dispose d'un potentiel stratégique pour produire de l'énergie compétitive, une approche permettant de créer de la valeur tout en respectant les principes du développement durable, centrés sur l'humain, la préservation de la planète et la prospérité partagée.
En matière de consolidation des efforts et des initiatives, le Coordinateur Initiative d’Adaptation pour l’Afrique et Co-Président du Conseil d'administration du Fonds vert pour le climat, Seyni Nafo, a réaffirmé l'engagement du Fonds pour innover, particulièrement en matière de partenariats, de technologies, de financements et de politiques publiques.
Et d'ajouter : "Dans les prochaines années, nous souhaitons engager pleinement le Fonds vert pour le climat aux côtés du Royaume sur plusieurs initiatives et innovations stratégiques déjà portées, notamment l'hydrogène vert et la chaîne de valeur du véhicule électrique". REACT revient pour sa deuxième édition avec une nouvelle ambition qui consiste à faire de l’innovation un levier concret au service de la décarbonation de l’industrie marocaine en abordant un autre pilier fondamental de la transition, à savoir l’industrie.
Organisé sous le thème "Ouvrir la Voie : Stratégies et Engagements pour une Industrie Décarbonée", le panel d'ouverture a connu la participation du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour et du secrétaire général par intérim du département de la Transition Énergétique au ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, Mohamed Ouhmed.
Initié par H2O Hub et placé sous l'égide du ministère de l’Industrie et du Commerce et du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, ce forum se positionne comme un espace de dialogue et d’engagement, réunissant entreprises, institutions, startups, chercheurs et acteurs financiers pour réfléchir collectivement, partager des expériences concrètes et faire émerger des solutions sobres, circulaires et compétitives.
(MAP: 15 Mai 2025)
