Colloque international sur le patrimoine immatériel du Maroc
L'incitation à la création et à l'invention joue un rôle primordial dans le développement du capital immatériel et la valorisation des produits du patrimoine marocain, a affirmé, mercredi à Tanger, le ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalamy.
Dans une allocution lue en son nom par la secrétaire générale du ministère, Latifa Echihabi, lors d'un Colloque international sur "le patrimoine immatériel du Royaume : un atout pour le Maroc émergent", le ministre a assuré que la promotion du développement économique et social du Maroc est tributaire d'une économie compétitive basée sur un environnement favorable à la création, l'invention et au développement des technologies.
Le responsable a assuré que cette manifestation constitue une occasion idoine pour jeter une lumière crue sur la richesse et la diversité du patrimoine immatériel du Maroc dans ses différentes composantes historiques, économiques, culturelles et artistiques, et examiner le rôle qu'il peut jouer dans le développement et la construction d'un Maroc émergeant.
Il a, dans ce sens, noté que cette rencontre vise à identifier les défis et les opportunités liés au patrimoine immatériel, examiner la réalité et l'avenir de l'économie de savoir au Royaume et à mettre en valeur l'importance de l'invention, qui tire sa force du patrimoine culturel du Royaume, à travers les stands mis en place qui mettent en lumière l'esprit marocain créateur, les œuvres artistiques et les produits de terroir et de l'artisanat, notamment des provinces du Sud.
Le ministre a, à cet égard, noté que les entreprises marocaines sont appelées à intégrer le capital immatériel dans la mesure de ses indicateurs de performance, et ce afin d'améliorer sa productivité, renforcer sa créativité et promouvoir sa compétitivité ,
M. Elalamy a, par ailleurs, salué la progression réalisée par le Maroc dans le domaine d'invention, rappelant que le Royaume a été classé en 2014 au 51ème rang en termes de dépôts de brevets d'invention, à la 44ème place en matière de dépôt des enseignes nationales et au 18ème rang concernant la propriété industrielle.
Il a ainsi noté que le Maroc a été classé en tant que premier pays africain en termes de dépôts de brevets d'invention des résidents par rapport au produit intérieur brut, selon les indicateurs relatifs à la propriété intellectuelle élaborés par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.
"Le Maroc détient des produits ayant des enseignes commerciales reconnues au niveau mondial, qui ont réussi à relier patrimoine authentique et techniques de créativité modernes, ce qui est de nature à valoriser le patrimoine immatériel du Royaume et à garantir sa continuité et son développement", a-t-il poursuivi.
Pour sa part, la présidente de la fondation Miftah Essaâd, initiatrice de cette rencontre, Lalla Badr Saouad, a indiqué que le Maroc a accumulé une expérience scientifique, technique et culturelle importante et des valeurs humaines constituant son capital immatériel et faisant de lui un exemple de coexistence religieuse et humaine et de stabilité sociale, notant que le choix de Tanger pour l'organisation de cette manifestation est dicté par le rôle que joue la ville en tant qu'espace d'ouverture et de communication hors pair.
De son côté, l'historiographe du Royaume et porte-parole du Palais Royal, Abdelhak Lamrini, a assuré, dans une allocution lue en son nom, que le Maroc, riche par sa diversité culturelle, historique, géographique et religieuse, a fait montre de son attachement à son patrimoine culturel et civilisationnel immatériel, qui nécessite, selon lui, de mettre en place les moyens financiers et humains pour le préserver, le développer davantage et l'intégrer dans le système éducatif national, tout en encourageant la recherche scientifique dans ce domaine.
M. Lamrini a ainsi souligné la nécessité d'accorder au patrimoine immatériel du Maroc la place qui lui échoit dans le tissu social et culturel aux niveaux régional et national, afin qu'il puisse jouer son rôle en tant que l'un des piliers du développement socio-économique du Royaume.
Quant au directeur du Centre nigérien de recherche arabo-nigérien, Mohammed Alkhidru Abdul Baaq, a estimé que le capital immatériel constitue le meilleur moyen pour la promotion de la communication culturelle et civilisationnelle entre les nations, appelant les pays à développer et à valoriser davantage leurs capitaux immatériels pour renforcer leur développement.
Des vibrants hommages ont été rendus, à cette occasion, à l'historien, Brahim Boutaleb, et à la directrice des Archives Royales, Bahija Simou, pour leurs contributions à la préservation et à la valorisation du patrimoine immatériel du Maroc.
Cette manifestation a été également marquée par l'inauguration de l'espace d'exposition "le savoir-faire marocain entre art traditionnel et technologie de pointe", où le public a été convié à découvrir l'art culinaire saharien, la calligraphie marocaine et les produits de l'artisanat reflétant le patrimoine et la culture marocaine ancestrale.
Cette rencontre, organisée en partenariat avec le ministère de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique et l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), a connu la participation de personnalités marocaines et étrangères représentant les domaines économique, social et religieux.
(MAP-27/05/2015)